dimanche 24 mars 2013

Un sentiment plus fort que la peur, de Marc Levy

C'est les vacances, tout est permis. Marc Levy et Guillaume Musso sortent leurs livres respectifs toujours au même moment, donc j'ai attaqué le dernier Marc Levy. D'habitude je ne suis pas fan de cet auteur, que je trouve un peu "gnangnan". Là, j'ai été surpris, positivement, par son dernier ouvrage.

Dans une épave d'avion sur le Mont-Blanc, Suzie Baker retrouve une lettre qui, elle l'espère, permettra de réhabiliter sa grand-mère, accusée de haute-trahison aux Etas-Unis. De retour dans son pays, elle convainc Andrew Stilman, grand reporter au New-York Times, de l'aider dans sa démarche. Blessé gravement à l'arme blanche quelques mois plus tôt, sa femme l'a quitté peu après. Il ne trouve plus le goût à rien. La quête de Suzie va les entrainer dans une spirale de complots, de secrets internationaux bien gardés...

Un thriller rondement mené, bien construit dont on ne voit pas comment les héros vont pouvoir s'en sortir. Les deux personnages principaux présentent chacun des failles, ce qui les rend plus intéressants : jeune fille vivant avec l'ombre de sa grand-mère condamnée, dont elle s'est fait une idole, reporter brisé par cette attaque dont il ne comprend le sens et par la rupture avec sa femme. La course poursuite à travers le monde pour révéler le secret caché par la grand-mère, tient en haleine le lecteur. Une écriture que je pourrais qualifier de "scenario de cinéma", un peu comme le Da Vinci Code. Rapide, léger, accrocheur.

A lire pour passer un bon moment, sans se prendre la tête. Un livre hors des sentiers battus de Marc Levy, bon point.

Vincent

La fille de papier, de Guillaume Musso

Après un échec, il faut savoir s'y remettre. J'avais aussi La fille de papier de Guillaume Musso, donc je l'ai lu à la suite de Demain. Un livre plus ancien (2010), plus dans la tradition des ouvrages de Guillaume Musso.

Tom Boyd est un écrivain à succès, il a déjà fait paraître deux des trois livres de sa trilogie. Mais l'inspiration lui manque. Sorti d'un quartier difficile, la parution de son premier livre lui a donner le succès, et susciter l'intérêt de la gente féminine. Après plusieurs relations sans lendemain, il a rencontré Aurore, une violoniste célèbre qui l'a abandonné après quelques semaines. Plus rien n'existe alors pour lui, la page blanche, célèbre mal des écrivains, le condamne à sombrer dans l'alcool. Sur ce, son meilleur ami et agent lui annonce qu'ils sont ruinés, car l'argent leur a brûlé les ailes. C'est à ce moment là, qu'une nuit, apparaît Billie, un personnage secondaire de sa trilogie, qui lui demande des comptes et promet de lui ramener Aurore s'il lui apporte un nouveau futur dans le troisième tome... De fil en aiguille, l'écrivain et la fille tombée du livre vont vivre des aventures afin de redonner l'envie d'écrire à Tom...

Un livre simple, efficace dont l'attrait repose sur le personnage de Billie: vraie personne ou personnage sortie d'un livre? Derrière le message doucereux de l'amour entre les différents personnages, se trament des secrets de jeunesse entre les trois amis sortis d'un quartier difficile, ainsi que la difficulté d'un écrivain devant la page blanche et les risques de se disperser lorsque le succès arrive.

J'ai bien aimé l'intrigue contrairement au dernier ouvrage de Guillaume Musso. Même s'il utilise toujours les mêmes ressorts de l'amour pour constituer une intrigue solide, seules les dernières pages dévoileront la vérité.

N'est-ce pas le rêve de tout écrivain de voir débarquer dans sa vie, le personnage d'une de ses histoires ?

Vincent

samedi 23 mars 2013

Demain, de Guillaume Musso

Le dernier Musso, il sort en librairie, tu le lis (un peu comme tout le monde, vu le nombre de Musso que je vois dans le RER tous les matins, d'ailleurs un jour j'y reviendrai, ma curiosité naturelle me pousse à regarder ce que lisent les gens autour de moi).

Que vaut le dernier Musso, telle est la question. Loin de moi, l'idée de critiquer l'écriture, la narration, c'est du classique, une écriture simple, rapide, du Musso, tout simplement. Sinon, je n'ai pas aimé l'intrigue, un peu déçu, d'ailleurs, je n'arrive pas à retrouver le livre, mais j'ai déjà lu quelque chose qui ressemblait à celle du livre.

Emma, œnologue, travaille à New-York, dans le restaurant de Jonathan (voir L'appel de l'Ange),. Elle a 32 ans et cherche l'amour, le véritable après sa rupture avec un homme marié. Matthew habite Boston, est prof et élève sa fille depuis le décès de sa femme, un an auparavant. Un jour, il achète un ordinateur chez un particulier, par hasard. L'ordinateur appartenait à Emma, ils vont correspondre par mail et se donner rendez-vous dans un restaurant de New-York. Or ils ne se verront jamais, car chacun vit dans une année différente (2011 pour Matthew et 2010 pour Emma). Va alors germer une idée dans l'esprit de Matthew : pourrait-il sauver sa femme par l'intermédiaire d'Emma ? Mais de sombres secrets vont alors émerger de la vie de la femme de Matthew...

Pour moi, un bon livre doit reposer sur une histoire crédible, qui se tient. Là, quand on touche au temps, c'est difficile de rester cohérent. Autant Seras-tu là était un beau livre où le personnage principal remontait le temps pour changer son passé, autant dans celui-ci, communiquer avec le passé, ça a du mal à passer ! J'ai pas accroché, j'ai fini le livre déçu par la tournure de la fin. 

Pas au niveau des autres Musso... Trop de copies de ses précédents livres.

Vincent

La vérité sur l'affaire Henry Québert, de Joël Dicker (suite)

En lisant la critique d'Emilie, notre "critique" expatriée en Guyane, j'ai eu envie de lire La Vérité sur l'affaire Harry Québert, je l'avais mis de côté pour les vacances (j'ai un peu triché, j'avais commencé avant).

Effectivement, je suis resté sur le c**, en fait je ne savais pas à quoi m'attendre (Emilie ne dévoile pas l'intrigue). C'est un roman inclassable à mon sens : policier, roman de la vie, sensibilité de l'écrivain, bref, un livre qui me parle. L'intrigue, le sens de la narration adopté par de multiples personnages, tout dans ce livre donne un Grand livre. 

Bref, un prix amplement mérité, reconnu par pas mal de critiques. Jetez le Serment de la Chute de Rome et dévorez La Vérité sur l'Affaire Harry Québert.

Un beau roman, plein de sens.

mardi 5 février 2013

La conjuration des imbéciles, de John Kennedy Toole

Après pas mal de retard, d'autres choses importantes à régler, et quelques lectures diverses et variées : des SAS (c.f. un article du Monde sur son auteur Gérard de Villiers), le tome II de Cinquante nuances de Grey, (rien à dire, comme le précédent, nul), les tomes I & II d'Eragon de Christopher Paolini (vraiment pas mal pour un roman jeunesse 12/15 ans, j'y reviendrai)... bref des livres pas nécessairement intéressants à commenter, je vais vous faire une petite synthèse de La Conjuration des Imbéciles, livre que je voulais lire depuis quelques temps.

Ce livre, assez étrange, frôlant sans cesse la comédie, l'absurde et le drame, a obtenu le prix Pulitzer, prix décerné douze ans après le suicide de son auteur.

L'histoire se situe au début des années 1960 à la Nouvelle-Orléans, le personnage principal est Ignatius J. Reilly, ancien étudiant en littérature médiévale, celui-ci est retourné vivre chez sa mère car il n'a pas trouvé d'emploi comme professeur. Il faut toutefois précisé que Ignatius, très intelligent, confine à une sorte de génie paranoïaque, de son point de vue, la société ne le comprends pas, le rejette, par opposition il hait de toutes ses forces ses contemporains. Sa mère, alcoolique (à force de supporter son fils ?), cause la destruction d'une terrasse lors d'un accident de voiture. N'ayant aucun moyen, elle force son fils a enfin sortir de chez elle pour qu'il ramène de l'argent. Il va donc errer de travail en travail, se montrant odieux et égocentrique, proférant des avis totalement en décalage avec son époque. De plus, Ignatius se rêve en grand écrivain, incompris comme il se doit, rédigeant ses mémoires et sa théorie inspirée de Boèce ("La Consolation de la Philosophie"), et entretient une correspondance trouble avec une anarchiste-beatnik Myrna Minkoff...

Ce livre est intéressant à plusieurs points de vue. Par sa critique féroce des années 60 dans une société qui évolue par à coup avec la création de mouvements (anarchistes, beatniks, étudiants...) sur un fond de racisme marqué de la part des blancs envers les noirs (l'esclavage n'est pas loin). La société n'est pas l'image idéale que tente de nous renvoyer aujourd'hui la nation américaine. Là, tout n'est que drame et misère humaine, sur laquelle vivent quelques patrons, tandis que d'autres essayent de survivre (le vendeur de hot-dogs, la tenancière de bar). La vie est dure, sans concession, il faut travailler. A travers ce monde, erre un personnage tout en décalage, que l'on déteste et que l'on adore, dont on aime se moquer devant tant de stupidité. Etre associable, génie incompris, on peut tout voir dans cet Ignatius, même la honte de la famille. Sa plus grande force est de provoquer des catastrophes partout où il passe, et il va chambouler sa vie familiale et la vie de ses proches par ricochet...

Un livre à conseiller, un livre de talent, inclassable... Une critique mordante de la société et de l'humain, l'auteur se rapproche-t-il de son Ignatius ? On peut se poser la question car l'auteur se suicida, en partie car il ne put publier son manuscrit...

478 pages, Edition Robert Laffont

jeudi 3 janvier 2013

La vérité sur l'affaire Henry Québert, de Joël Dicker

[Une nouvelle rédactrice (collaboratrice), Emilie]

"Je ne sais pas si je dois te le passer, celui-là." m'avait dit ma mère, en me tendant "La vérité sur l'affaire Henry Québert". Elle m'attendait de pied ferme pour l'aider à quelque tâche... En effet, dévoré très rapidement, à tel point que je n'ai pas réussi - le contexte déserté d'un 27 décembre aidant au bureau - à le lâcher avant de l'avoir achevé pendant - scandale - le temps que j'aurais dû consacrer à travailler.

Bien sûr, j'aime ce genre de roman, ce qui facilite l'adhésion. Celui-là est néanmoins vraiment passionnant. Il se lit très facilement, il y a du suspense, des rebondissements, des idées. Et cerise sur le gâteau : le dénouement n'est pas tiré par les cheveux. Il arrive certains livres, très épais, qui tiennent en haleine jusqu'aux dernières pages mais dont on est malheureusement déçu par la fin, autrement dit essentiellement la résolution. 

Plongé dans "La vérité sur l'affaire Henry Québert", on ne s'ennuie pas une seconde, on ne s'y perd pas - le procédé narratif varié aidant, on lit d'une seule traite. 

Après coup, j'ai lu qu'il s'agissait du Prix Goncourt des lycéens 2012 et Grand Prix du Roman de l'Académie française 2012. Excellente pioche ! 

Emilie

jeudi 27 décembre 2012

Autre-Monde, tome 1 à 5, de Maxime Chattam

Une série de Maxime Chattam, plutôt pour un public de 10 à 15 ans, mais très agréable pour un adulte ayant gardé une âme d'enfant.

Je vais uniquement décrire cet univers sans m'attacher à résumer les livres en eux-mêmes, pour ne pas révéler les différentes intrigues. Les tomes 1 à 3 forment une trilogie, qui se clôt à la fin du tome 3, ensuite une nouvelle histoire débute (la suite de la première) avec le tome 4. A l'heure actuelle, la série est inachevée, Maxime Chattam se consacrant à l'écriture d'autres romans.

Une gigantesque tempête s'abat sur le monde lors d'un 25 décembre, détruisant le monde tel que nous le connaissons. Peu de gens vont survivre, mais deux groupes se détachent : les enfants et certains adultes. Les enfants n'ont pas changé, certes, peu ont survécu, mais tout ne s'est pas bien passé pour les adultes. La tempête a révélé ce qu'il y a de pire chez ces derniers. Les deux groupes vont lutter les uns contre les autres, des entités maléfiques voulant détruire les meneurs des enfants, "l'alliance des trois". Les enfants arriveront-ils à survivre dans ce monde si transformée, où la nature a repris ses droits et a détruit l'humanité ?

Le concept de fin du monde est renouvelé à travers le cycle l'Autre-Monde, l'opposition entre les adultes et les enfants ont bien construite, creusée par l'auteur pour en tirer une belle aventure. Les trois premiers tomes s'enchainent et attirent le lecteur pour dévorer les livres. Pas de superflu ni de digression, la trame de l'histoire enferre le lecteur dans le seul but de le retenir le plus longtemps possible, de l'attirer jusqu'à la délivrance...

Une bonne série, j'adore Maxime Chattam dans son style "morbide", je retrouve ici sa plume si caractéristique, si entrainante qui permet à une simple histoire d'ados de dépasser ce cadre pour toucher les adultes et de leur permettre de réfléchir à l'impact de la société sur la Terre, tant du point de vue écologique que sociétale.

A lire, pour les amateurs de "science-fiction catastrophe". A conseiller aux pré-ados et ados.